Ce travail a démarré en 2008 suite à un séminaire de philosophie autour des questions de l’éthique et de la place de l’Autre dans un projet documentaire, lors de mon année d’agrégation à La Cambre.

Ce projet visait à recueillir des traces, des moments de vie de femmes prostituées : témoignages oraux ou écrits, photographies de ces femmes dans leur univers, carnets de notes, réflexions autour du thème de l’amour, de la vie, des difficultés à aimer et être aimé(e) et de la solitude.

Ces femmes sont au coeur du projet : une réflexion qui s’est construite par les échanges et les collaborations avec elles. Il ne s’agissait en aucun cas de voler des instants de leur vie, de prendre des photos à la volée, cachée derrière un bar. L’enjeu était de leur donner la parole et de les laisser s’exprimer.
Ce type de projet nécessite du temps, car une relation de confiance doit s’installer. Je passais parfois de longues heures à leurs côtés, à discuter avec elles, à partager de très beaux moments, à prendre des notes. Il est arrivé que je reste des mois entiers sans obtenir d’images car les femmes ne se sentaient pas prêtes à être photographiées. Mais la richesse des échanges obtenus étant, ces phases d’observations et de réflexions étaient toutes aussi importantes et participèrent à l’élaboration d’un projet de fond et surtout réalisé avec éthique et respect.

J’ai effectué plusieurs présentations de ce travail :

Une première sous la forme d’un photosonore (montage images et sons) comportant 117 photographies et de témoignages

Et une deuxième proposition photographique de 20 images au format carré sur le thème de la solitude et de l’attente. J’ai privilégié dans la chromie des tons pastels et doux, à l’image de ma rencontre avec ces femmes.